Il était une fois, sur les bords de la Moscva

Publié le par Nicolas

Il était une fois, sur les bords de la Moscva...

 

Vendredi 14 décembre

 

Rendez vous de bonne heure et de bonne humeur gare du Nord pour retrouver Damien et Caroline, avant de prendre la direction de Charles de Gaulle et surtout de Moscou pour le mariage de Pierre et Natalia. Nous arrivons sous la neige et un froid relatif: -5°C. A peine sortie de la zone bagages que nous sommes harcelés par les taxis sauvges. Nous avons beau leur dire que nous attendons quelqu'un, il n'y a rien à faire. Après avoir cherché une petite pencarte avec nos noms, nous devons nous rendre à l'évidence, notre chauffeur n'est pas là. Suivant les conseils de Pierre, nous prenons un taxi officiel. Heureusement parce que vu la conduite d'un taxi officiel, je n'ose imaginé la conduie « non officielle ». Sans parler que l'on ne sait pas où l'on va arriver. Après avoir fait une pointe à 170 km/h sur les routes défoncées de Moscou, et surtout après avoir manqué de peu de se manger une voiture de police qui roulait à contre sens toute sirène hurlante sur notre voie, nous atteignons enfin notre hôtel. Il s'agit d'une petite auberge de jeunesse qui ne paye pas de mine mais qui nous contentera bien pour les 3 nuits qui nous attendent. D'autant plus que je n'ai pas vraiment prévu de beaucoup dormir.

Nous posons nos bagages et prenons la direction de chez Pierre. Le métro est toujours aussi impressionnant. Profondément enfoncé sous terre (suffisament pour servir d'abris atomique...), il est superbement décoré et n'est pas ou peu terni par de la publicité et des tags.

Nous retrouvons Romain, Benoit, Nadia et Ronan, d'autes amis français, chez Pierre, qui eux ont choisis la solution taxi sauvage à l'aéroport. Bien que nous ayons un temps envisagé de faire l'enterrement de vie de garçon de Pierre ce soir, cela semble peu raisonnable vu que la journée du lendemain s'annonce bien remplie, enfin, aux dires de Pierre puisqu'il tient à nous laisser la surprise. La seule chose que nous sachions, c'est que nous devons être à l'appartement à 6h30!

La soirée se limite donc à quelques courses (le frigo et les placards de Pierre ne sont pas aptes à nourrir les morts de faim que nous sommes). Histoire de commencer à préparer nos estomacs, nous avalons une bonne plâtrée de pâtes, accompagnée de Piva (bière) et de Vodka (Vodka)... (premiers toasts d'une longue série sur le séjour).

Retour à l'auberge vers 23h00. Le sommeil me vient rapidement, mais me quitte également rapidement. Je me réveille toutes les heures la gorge désechée. Il faut dire que la chambre est surchauffée et comme la plupart des appartements russes, il n'y a pas de thermostat. Reste du communisme, le chauffage est complètement centralisé, le seul moyen de régulé est d'ouvrir la fenêtre! Bonjour le gâchi.

 

Samedi 15 décembre

Réveil à 5h00 (3h00 heure française). Je file prendre ma douche pour me réveiller. J'enfile mon costume et j'émerge tranquillement autour d'une tasse de thé pendant que les autes s'activent. Direction chez Pierre. Il n'y a pas à dire, il a la grande classe dans son costume de marié. Nous retrouvons également la famille de Pierre, tous les français sont réunis. Nous prenons un rapide petit déjeuner (merci à Romain qui a eu la bonne idée de ramener un Panettone de Milan). Un petit bus nous attents ensuite en bas de chez Pierre pour nous emmener chez les parents de Natalia où Pierre doit récupérer sa promise. Les prolétaires que nous sommes prennent le bus, Pierre lui s'engouffre dans une grosse mercedes blanche aux vitres fumées.
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Les copines de Natalia attendent Pierre au bas de l'immeuble. Il doit tout d'abord leur prouver qu'il mérite bien sa chère et tendre, au travers de différents épreuves. Première épreuve: il y a plusieurs nombres sur les marches et Pierre doit trouver à quoi ils correspondent. Date de leur rencontre, pointure de Natalia, ... Pierre accroche quand même sur le 15, mais aidé par son entourrage il finit par trouver que c'est le jour... de son mariage! Avant de monter dans l'ascenceur, il doir ensuite trouver le moyen d'embrasser une photo de Natalia à 2 m du sol. Ni une, ni deux, ses témoins viennent en renfort à l'aide à franchir sans encombre cette épreuve. Direction le 10ème étage.

Pierre doit ensuite boire une potion (heureusement pour lui sans alcool). J'ai oublié qu'à chaque erreur ou moment de doutes dans une épreuve, Pierre doit payer les amies de Natalia. Et plus il se trompe et plus la somme augmente. Il entre enfn dans l'appartement pour trouver le dernier obstacle. Pour franchir la dernière porte, il doit complimenter Natalia plusieurs fois, jusqu'à celle ci soit convaincu de sa sincérité: pas facile devant toute sa famille et ses amis! Après quelques veines tentatives « Natalia, je me noyerais dans le bleu de tes yeux » finit de la convaincre. Nos deux charmants tourtereaux sont donc enfin réunis. L'un comme l'autre sont vraiment superbe dans leur tenue de mariés. Il est à peine 9h00 et nous portons notre permier toast au champagne russe (qui penche beaucoup vers la Clairette de Die).

Nous descendons ensuite tous dans le bus pour prendre la direction du centre des mariages. En Russie, le mariage officiel ne se fait pas à la mairie mais dans un centre dédié à cet effet. Nous nous retrouvons dans un grand bâtiment très stalinien, carré, assez sobre, mais quand même très classe à l'intérieur (marbre, lustres, grand escalier central, ...). Nous ne sommes pas les seuls en ce samedi matin, de nombreux couples attendent également. C'est un peu l'usine. Un véritable orchestre accompagne les mariés, c'est assez envoûtant. La cérémonie est assez brève, les mariés signent un registre, échangent leurs consentemments et leurs alliances. C'est un peu mixe entre la cérémonie à la mairie et à l'église que nous connaissons en France, mais en plus condensé. Ensuite, tout le monde vient embrasser et féliciter les mariés. Même si cela peut sembler rapide et succint, cela n'empêche pas que l'émotion soit au rendez-vous. Elle se lit d'ailleurs très bien sur les visages de nos hôtes, qui cherchent discrètement à sécher les larmes qui perlent sur leurs joues. Un petit toast au champagne nous attents ensuite dans le hall.undefined

Retour dans le bus et direction la place rouge pour la séance de photos officielles. Cela nous laisse donc une heure et demi de quartier libre au centre de Moscou. Dispersion générale. Je me retrouve à flâner avec Benoît, Damien et Ronan, les autes ayant préférés se réfugier au chaud autour d'un café. Je ne sais pas qu'elle est la température, mais le froid est vif et après avoir passé une heure à flaner autour du Kremlin, nous nous résignons également à rentrer nous réchauffer dans le Gum. Une petite Piva (pour Damien et Ben) et un White Russian (pour moi) plus loin et nous rejoignons tout le monde au bus.

 

Retour à l'appartement. En attendant de partir au restaurant pour 16h00, je vous le donne en mille, on prends un toast... au champagne! Heureusement il est accompagné de petits toasts, la faim commençant sérieusement à se faire sentir.

15h30, direction le restaurant. Il est situé dans le parc VDNK : ancien parc des expositions reconverti en souk partiel pour la partie centrale. C'est un peu dommage car c'est un vraiment beau parc. Heureusement, nous sommes dans un endroit plutôt isolé et fort sympathique. Enfin quant on l'a trouvé... Je suis parti avec une avant garde russe, qui au premier abord semblait savoir où elle allait, mais seulement au premier abord. Nous croisons Maria et Olga (rencontrée l'année dernière lors du réveillon) qui semblent aussi peut avancées que nous. Sous le guidage téléphonique de Natalia nous arrivons enfin au restaurant.

Arrivés au restaurant, l'animatrice nous accueille et nous donnent les premières consignes pour réceptionner les mariés comme le veut la tradition.

Par deux, nous devons prendre un ruban et choisir une question que nous voulons poser aux mariés. Nous formons ensuite une haie d'honneur à l'extérieur. Les parents des mariés se placent devant la porte avec une courrone de pain pour accueillir leurs enfants. A leur arrivée, les parents se portent à leur hauteur au bout de la haie d'honneur et leur offre un morceau de pain. Lorsqu'ensuite les mariés s'avancent au milieu des invités, tout le monde baisse son ruban. Ce dernier ne se relèvera que lorsqu'ils auront répondus à la quesion posée. A noter par exemple le désaccord sur la question qui est la plus fainénant et la promptitude de Pierre à signaler que c'est Natalia le chef à la maison...

La table est garnie de nombreuses entrées, je reconnais parmis tous ces plats la fameuse choubba,undefined salade aux choux, à la betterave et aux harengs fumés, avec une bonne dose de mayonnaise. Pour le reste, c'est un peu la surprise. Beaucoup de plats sont à base de poisson, mais il y a aussi un semblant de viande en gélé, que je n'ose pas tenter (et pourtant je suis plutôt curieux). Côté boisson, on ne va pas mourir de soif, mais peut être de déshydratation le lendemain vu la quantité d'alcool présente. Il y a du vin (rouge et blanc), de la vodka, et du cognac russe! Et au milieu de tout ça se battent en duel des petites bouteilles d'eau de 50cl! Et encore tout au long de la soirée, les serveurs auront grands soins de remplir nos verres, surtout dès que nous avons le dos tourné. On nous précise que les hommes doivent faire les chevaliers servants de ces dames et s'assurer continuellement qu'elles ne manquent de rien.

 

A peine installés que nous avons le droit à un premier tour de chants et de danses traditionnels célébrant nos deux héros de la journée. Ils ont même le droit de revêtir des tenues tradionnelles. S'en suit un premier toast de la part du père de Natalia, qui excèle dans cet exercice. Nos traductrices, bien qu'excellentes, ont un peu de mal à suivre le rythme semble-t il. Tout cela se termine par un appel au Gorka, Gorka, Gorka (baiser je suppose en russe). Les russes font même le décompte des secondes pour faire durer le baiser.

 

Les animations se succèdent ensuite pendant que nous mangeons les entrées. Nous avons le droit pêles mêles à:

  • un tour de danse / chant (je passe d'ailleurs entre les mailles du filet). Une permière personne reçoit une coiffe sur la tête et doit chanter et danser sur la musique en fond (tout les syles y passe, du blues à la disco, ...). Une fois cet exercice réalisé, elle désigne la “victime” suivante!

  • Tour de toasts: les témoins revêtent un habit traditionnel. Ils reçoivent le pain de l'accueil et fond le tour de table avec en proposant à qui le souhaite d'en manger un morceau et de dire ensuite quelques choses aux mariés. Ils ont également un plateau sur lequel chacun peut déposer une carte et éventuellement un cadeau.undefined

  • Le jeu des bonbons. Quatre hommes et deux femmes sont désignés volontaires (Nadia et Olga, Romain, Damien, Ronan et Benoit). Les femmes s'étendent sur des chaises, ensuite les hommes posent des bonbons sur leur corps. Les hommes se regroupent pour un petit jeu d'élimination pour qu'il n'en reste que deux. Les deux gagnants se voient bander les yeux et doivent ensuite aller récupérer les bonbons avec la bouche sur le corps de ces charmantes demoiselles. Rassurez vous, cela ne tombe pas en fait dans le gravelleux, puisqu'à partir du moment où les hommes ont les yeux bandés, les deux malheureux éliminés prennent la place de ces dames. S'en suit un scène épique où Romain hésite à se lâcher sur le corps de Damien, tandis que Ronan (qui pense que c'est Nadia, sa copine) y va de bon coeur sur le corps de Ben. Le tout sous le regard hilare de l'assemblée.

  • Les chaises: 4 hommes sont une fois de plus désignés volontaires et se regroupent au milieu de la piste. Ils s'assoient sur quatre chaises placées côte à côte. La disposition est de telle sorte qu'ils peuvent s'allonger sur les genous du voisin. Une fois cette position adoptée, l'animatrice retire les chaises une par une et ils doivent tenir une position qui semble bien incomfortable. Je connaissais déjà ce jeu, par contre la variante russe les faits porter un petit toast à la vodka en l'honneur des mariés.

  • Les bébés : je me trouve désigné volontaire pour un jeu qui a pour but de déterminer le sexe du premier enfant que les mariés ne manqueront pas d'avoir. Je me vois donc confier une petite grenouillère bleue, tandis que Maria (mon homologue russe) a la version rose. Nous avons une minute pour parcourir l'assemblée et recueillir des fonds pour notre “protégé”. Je cours dans tous les sens, traverse la salle à plusieurs reprise, tente avec mon fair play naturel de voler la grenouillère de ma concurrente, ... Le décompte est réalisé par les parents des mariés, on trouve de tout dans ces petites besaces, des roubles, des euros, mais aussi des cigarettes : verdict le garçon l'emporte d'une courte tête. Ce sera donc un petit Petit.

  • Vente aux enchères : le CD des chansons du mariage est ensuite mis aux enchères, les fonds étant intégralement reversés comme il se doit à nos mariés pour leur assurer de jours heureux. Je m'amuse à faire monter les enchères et finit par remporter la mise pour 1200 roubles (environ 35€). Je damme le pion à la dernière minute au beau frère de Pierre, qui c'est inséré au dernier moment dans les enchères, un peu son insu je crois. En pleine explication avec ses voisins, il a eu la bonne idée de lever les bras pour appuyer son discours, geste interpréter comme une surenchère par l'animatrice!

  • Le bouquet de la mariée : les femmes non mariées sont invitées à se rassembler au milieu de l'assemblée. Par contre plutôt que de lancer le bouquet à une foule en furie, les femmes forment un cercle autour de la mariée qui a les yeux bandés. C'est elle qui donne le bouquet au hasard, sans aucun coup et sans aucune effusion de sang ce qui n'aurait pas manqué de se produire sinon.

  • La jarretière : les hommes non mariés sont ensuite invités à se regrouper sur la piste. Est alors lancé la musique de “the full monty”! Nous comprenons rapidement ce que l'on attend de nous et entamons un strip tease avec une chorégraphie non coordonnnée du meilleur goût... heureusement que le ridicule ne tue pas. L'animatrice abrège le suplice lorsque nous en sommes à devoiler nos torses “virils”. Il était temps! Ensuite Pierre va chercher la jarretière de la mariée avec les dents sous sa robe pour la lancer cette fois ci à une foule de mâles déchaînés. En fait plutôt que de nous battre, nous adoptons un esprit digne d'une équipe de rugby et portons Damien comme pour une touche afin qu'il attrape le précieux objet.

  • Flambies : le seul jeu prévu par les français fait allusion à l'un des sports de prédilection de Pierre : le gobage de flambies. Il faut savoir que ce dernier a été champion du monde 2001 de la spécialié avec 5 flambies gobés en moins de 5 secondes! Lorsque nous annonçons à l'assemblée que nous avons un champion du monde dans l'assemblée, Pierre comprend tout de suite ce qui l'attends et commence à retirer sa veste. Hé oui, 5 flambies sont alignés pour une petite démonstration. Il échoue malheureusement au 4ème flambie pour cause de repas déjà bien chargé. Heureusement, Natalia prend le relais et gobe le 5ème et dernier flambie sous le regard médusé et surtour amusé de l'assemblée.

  • Enlèvement de la mariée : Pierre tout au long de la soirée, a pour mission de surveiller sa chère et tendre. Une petite minute d'inattetion et il risque de se la voir enlevée... ce qui bien sur ne manque pas d'arriver! Pour la reconquérir, il doit de nouveau passer des épreuves, un peu à l'image de celles du matin, où il doit complimenter sa femme, chanter seul a cappela devant l'assemblée, ... pas facile, mais il finit par retrouver avec succès son épouse et tout cela se termine par un superbe gorka.

 

Ces animations se déroulent pendant le repas, et entre les nombreux plats (entrée, feuilleté avec du riz ?!?, poisson, dessert), la piste de danse est dégagée et tout un chacun se défoule sur des musiques endiablées.

Tout cela nous amène rapidement jusqu'à 23h00, je ne vois pas le temps passé. Nous accompagnons le dessert (un gâteau bleu et rose un peu chimique) de toasts au Cognac russe et à la Vodka. L'ambiance est très détendue.

Par contre au plus grand désarrois des français, nous apprenons alors que les mariés vont nous quitter pour regagner leur hôtel, alors que nous avons l'impression que le soirée vient à peine de commencer.

La dispersion est quasi générale. Ne comptant pas nous arrêter en si bon chemin, nous formons un petit groupe (Damien, Ronan, Benoit, Caroline, Nadia, Macha et Olga, Romain nous ayant abandonné pour Anya). Direction un bar proche de notre hôtel : le chesterfield. Certains optent pour l'option taxi sauvage avec les russes, d'autres pour le dernier métro (que des français qui ne savent pas où est exactement le bar).

Je fais parti du groupe métro. Nous devenons entreprenant et parvenons à trouver notre chemin en demandant notre route en russe. J'ai l'air fin à l'entrée du bar avec mon sac à dos qui ressemble à un gros doggy bag plein de vodka et de choubba (que la mère de Natalia a insisté que l'on emporte).

J'ai l'impression de rentrer dans un monde irréel. Il y a des décolletés à perte de vue... Mais rien de très “réjouissant”, il s'agit pour la plupart de prostituées. Heureusement, elles n'attendent le client qu'à l'entrée juste après les vestiaires. Après, nous nous retrouvons dans une atmosphère de boîte un peu plus classique.

Nous retrouvons l'équipe taxi sauvage attablée plus loin. Je suis d'humeur festive et me déchaîne comme un fou sur la piste. Je tente même avec Yvan (un ami de Norvège de Pierre) de monter sur l'estrade. Nous tenons une minute en charmante compagnie avant qu'un videur ne vienne nous voir. Je ne comprends pas ce qu'il nous dit mais vu son air affable, nous préférons ne pas nous éterniser en ce lieu.

Nous regagnons notre hôtel vers 4h00, pour trouver un repos quant même bien attendu.

 

Dimanche 16 décembre.

 

J'émerge vers 10h00 au milieu de la quiétude de mes camarades de chambré. Je passe prendre une bonne douche qui finie de me réveiller. Un petit déjeuner est dressé dans la cuisine. C'est assez frugal, un thé avec des petits pains et de la confiture mais cela fait du bien.

J'apelle ensuite Pierre pour savoir le programme de la journée. Il nous donne tous rendez vous chez lui en début d'après midi. Alors que je m'apprête à partir faire un tour avant de rejoindre l'appartement de Pierre, Benoît sort de son sommeil. Il me propose de l'attendre.

Arrivez chez Pierre, nous trouvons malheureusement porte close : il est tombé dans un traquenard chez les parents de Natalia et porte déjà un toast au Cognac russe! Pas de Cognac pour nous ce matin, nous optons plutôt pour un chocolat chaud et un café.

Ben me propose alors de l'accompagner voir une baignade typique en Russie. Natalia (une amie et homonyme de la mariée) lui a proposé hier de venir la voir vers 14h00. Nous voilons donc dans le metro : direction la banlieue nord de Moscou. Nous avons pour toute indication un numéro de téléphone, une station de metro et une adresse. Premier défi : parvenir à téléphoner à Natalia (nous avons bien du mal à savoir quel indicatif composé). Nous y parvenons enfin en arrivant à la station de metro. Elle nous conseil de prendre un taxi pour rejoindre le parc où se retrouve les membres de son association. Le taxi à qui nous montrons la carte semble connaître l'adresse, nous négocions tant bien que mal la course et nous voici embarqué. Je monte à l'arrière et, reflex occidental, je cherche la ceinture... la quoi?!? Ben a peut être la chance d'en avoir une, mais elle est de courte durée vu que le chauffeur lui fait signe avec un grand sourir qu'il ne faut pas la mettre.

Après un petit quart d'heure nous atteignons l'entrée d'un parc d'une abbaye. Après 5 minutes, un gros 4x4 dernier cri arrive, le chauffeur nous fait signe de monter. Surprise: c'est un pope orthodoxe.

Une petite dizaine de minutes plus tard à nous faire balloter en forêt, nous atteignons les bords de la Moscva. Un groupe d'une cinquantaine de personnes est regroupé au bord de ce qui semble être un bassin de pisciculture gelé. Enfin pas complètement gelé : un trou de 3 mètres sur 10 a été aménagé.

Nous retrouvons enfin Natalia. Vous l'aurez peut être compris, cette association a pour objet de petites baignades dans des eaux “revigorantes”! L'ambiance est vraiment sympa, on nous propose de boire un peu de thé pour nous réchauffer (il fait -6°C dehors). Natalia nous demande si nous avons nos maillots de bains!?! Auquel cas nous pourrions y aller aussi... mais il faut reconnaître que partant pour un week-end de mariage, je n'avais pas vraiment prévu cette éventualité! Cependant au bout de quelques minutes, je suis pris de remords : je n'aurais probablement pas d'autres occasions de “profiter” d'une telle expérience. Ne connaissant personne et ne risquant pas de recroiser ces baigneurs plus tard, je demande à Natalia si nous pouvons quant même y aller en sous vêtements, ce qui est le cas. L'attiude des russes devient encore plus chaleureuse, beaucoup viennent nous saluer, nous encourager. Natalia nous donne quelques conseils, notamment sautiller pour se réchauffer un peu les pieds. Elle nous demande également si cela ne nous gêne pas d'être filmé par une équipe de TV russe qui fait une reportage sur cette tradition. J'ai l'impression d'être dans un monde à part : je vois arriver quelqu'un en trottinant sur la glace avec juste un slip de bain : pour s'échauffer avant d'y aller... je ne suis pas sur de l'efficacité d'un tel exercice. Avant de lancer les hostilités, le pope fait une petite prière, il souhaite notamment que tout se passe bien... parce que cela peut mal se passer? Je vois quelqu'un avec une épuisette ramasser quelque chose dans l'eau. Natalia m'explique qu'il ramasse les glaçons qui se forment à la surface de l'eau, qui n'est qu'à 1°C! Les premiers baigneurs se changent dans une petite cabane de toiles montée pour l'occasion. Certains descendent par une petite échelle dans l'eau, mais nous en voyons d'autres plonger dans l'eau : Brrrrrrrrrrr! Natalia fait un aller retour dans le bassin et en ressort victorieuse. Elle nous dit ensuite que nous pouvons y aller. En slip ou en caleçon, il fait tout de suite moins chaud à -6°C, mais il faut voir le bon côté de choses : le choc thermique sera plus faible... Denières photos des gladiateurs (Ave Cesar, ceux qui vont mourir te saluent). Ben entamme la baignade, il s'immerge complètement avant de ressortir. J'enchaîne ensuite rapidement. Me préparant psychologiquement depuis quelques minutes, je ne suis pas trop saisi à l'entrée dans l'eau. Je me lance dans quelques mouvements de crawl avant de revenir à bon port. C'est là que ça devient dur en fait : parvenir à se sécher rapidement et à se réchauffer les extrémités. J'ai les pieds gelés. On nous donne du thé, et nous partons nous habiller.

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La TV russe veut ensuite nous interviewer, ça devient n'importe quoi.

Le pope invite ensuite tout le monde à prendre le thé chez lui. Je rentre en compagnie de Ben, Natalia et deux de ses amies (Ira et Antonina). Cette petite marche fini de me réchauffer. Quel plaisir de se retrouver au chaud dans un bâtiment. Une grande tablé nous attends. Je plane complètement, nous sommes choyés, on nous apporte du thé, des petits gâteaux. Nous goûtons même au vin de messe orthodoxe (cela ressemble un peu à du vin-chaud, mais froid).

Ensuite grand classique : toasts et discours au programme. Nous avons le droit pêle mêle à : de la guitare (par un amateur de Vossovski, le Brassens russe), un discours du pope, un chant d'opéra, un poème par l'ex entraîneur de l'équipe d'athlé d'union soviétique, un chant en chinois par Natalia (qui en est professeur), ... Je crois que j'ai définitivement quitté la réalité et que je suis en plein rêve. Mais non, je suis bien entouré de nombreux russes chaleureux qui nous accueillent de la plus belle des façons. Je parviens même à échanger avec la petite mamie qui est assise à côté de moi, et je crois qu'elle me vante la beauté des jeunes femmes russes... A peine le thé fini, que notre hôte nous propose d'aller faire du patin. Pourquoi pas, autant continuer à partager encore un petit moment de la vie en Russie et en charmante compagnie (Natalie, Ira, Antonina et un de leurs amis). Le retour se fait dans un petit bus convivial. Je discute avec le responsible d'un labo qui étudie la résistance de l'homme au froid et ces effets sur la santé. Je crois que j'ai vu un reportage sur son équipe sur arte!

Un petit saut en metro et nous voici rendu à la patinoire. Je me retouve avec des rollers in-line. He oui, il ne s'agit pas de patin à glace, il est vrai que cela permet d'être au chaud! Je n'ai pas vraiment l'habitude mais je finis par m'y habituer. Je prends peut être un peu trop d'assurance d'ailleurs puisque je finis par me prendre un belle buche. Bûche qui me laissera quelques jours une belle marque bleutée sur la fesse gauche.

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Nous essayons tous d'aider un peu Antonina qui fait ces débuts sur des patins. Elle manque surtout d'assurance, cela vient assez rapidement. Je m'amuse avec faire quelques figures en couple avec Ira et Natalia. Au bout d'une heure de cabrioles et autres figures, nous finissons par rendre les armes. Il est déjà 19h00 et grand temps de rejoindre le reste de la troupe. Nous quittons nos hôtes en les remerciant de cette superbe journée et retrouvons le reste de la troupe chez Pierre.

Pierre reste avec sa famille, pendant que nous prenons la direction du B2 : bar – boîte. Nous choisissons nos menus à la carte, enfin pluôt aux dessins qu'il y a sur la carte, accompagné de quelques Piva!

Direction ensuite la piste de danse. La musique est sympa et quant la musique et bonne, bonne, bonne, hé bien je m'amuse comme un fou. L'ambiance est bien meilleur enfant qu'hier soir. Yvan manque juste de se faire démonter par un grand balaize russe. Alors qu'en bon père de famille, il s'apprête à inviter une charmante russe à danser pour s'amuser sans aucune arrière pensée, un molosse l'écarte sans ménagement. Il nous faut retenir alors Ronan, qui en Gendarme dans l'âme, s'apprête à faire respeter l'ordre. Mais attention, ici nous sommes en Russie! Cela nous fait bien sourir au final. Je pense pouvoir dire sans trop me tromper que le petit groupe de français que nous sommes assurons une bonne partie de l'ambiance sur la piste. Nous parvenons même à entraîner avec nous de nombreux russes dans un farandole déchaînée. Farandole qui aura pour effet de briser les petits groupes qui ne manquent pas de se constituer sur une piste de danse. Je me retrouve même bras dessus bras dessous avec un russe, qui, comprenant que je suis français, me gratifi d'un superbe 'Monseigneur” (en français dans le texte). Je ne peux que répondre spaciba (merci), probablement les deux seuls mots que nous connaissont chacun dans la langue de l'autre.

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Seule petite ombre à la soirée, je me fais une petite entorse à la cheville sur l'un des derniers morceaux. Je mets ça sur la cause de la fatigue, certains mauvais esprits ajouteront l'alcool, mais non au final, et contrairement à la réputation de la Russie, nous sommes restés raisonnables.

Ayant bien pris le rythme et les habitudes locales, nous rentrons en taxi sauvage. A peine une main tendue que trois taxis s'arrêtent pêle mêle pour nous ramener à notre hôtel. Une bataille de boules de neige plus tard et nous regagnons nos lits après une jour une fois de plus bien remplie. Il est déjà 5h00!

 

Lundi 17 décembre

 

Réveil “matinal” une fois de plus (10h00). Je prends mon petit déjeuner tranquillement et émerge doucement. Ma cheville me lance un petit peu. Les autres commencent à émerger tranquillement. Ils envisagent d'aller au parc VDNk se balader et faire du shopping. Je préfère ne pas trop piétiner et opte pour un déjeuner chez Pierre.

Le temps de passer faire quelques courses, pour le repas du midi, mais aussi histoire aussi de ramener quelques mets locaux : chocolat et vodka!

Ca fait du bien de se poser un peu en compagnie de Pierre et Natalia. Romain et Anya nous rejoignent ensuite. A noter que Romain pourrait bien prendre la suite de Pierre (en partance pour l'Australie). Il vient en effet de passer un entretien. Les aventures moscovites ne sont peut être pas finies.

Dernier regroupement général avant de prendre la direction de l'aéroport avec Yvan, Caro et Damien. Le retour en avion est bien calmé, bercé par les ronronnements des moteurs et de Damien... Je retrouve Paris fatigué mais comblé par un week-end exceptionnel.

Pour finir comme tout beau conte qui se respècte, la phrase de la fin se veut : Ils se mariènt et eurent beaucoup d'enfants. La première partie est remplie et de fort belle manière, reste maintenant à effectuer la seconde (on sait déjà que le premier sera un garçon).

Publié dans Amis

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